vendredi 7 décembre 2012

Noir Désir, En public et en images / froggydelight.com

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Noir Désir, En public et en images (Barclay) septembre 2005

"Chacal, charogne, chaman sachem, magie noire ou blanche inscrite à la Sacem...".
Car il s'agit bien de cela : une magie tantôt noire, tantôt blanche, dispensée par un Bertrand Cantat au sommet de son art vocal, posé mais puissant, sûr de sa force mais sensible jusque dans ses murmures.
Noir Désir explore ainsi de nouvelles contrées, entre rythmes latinos et incantations chamaniques, clarinette slave et douces parties acoustiques, répondant à la douleur criée, la rage contenue qui ressort. Et même si envoyer la sauce électrique ne suffit plus, ça fait longtemps qu'on la connaît, les guitares de Sergio et de Bertrand restent acérées, pointues jusqu'au vertige, ravivées par la basse de Jean-Paul, puissante et sombre.
"Tostaky" devient un hymne sud américain tout droit sorti des favelas, où le coup fatal n'est jamais loin. Tout cela est nouveau, jamais entendu : "Si rien ne bouge" prend une allure messianique, comme si mes enceintes étaient devenues un cour géant battant au rythme implacable imposé par Denis, laissant d'un coup échapper son sang au moment où retentit l'entêtant refrain des "Ecorchés".
"A ton étoile", tout en retenue, apaise les esprits échaudés par un "Comme elle vient" où l'énergie sourd, le public à l'unisson répondant aux chours entre plainte et espoir.
Et pour conclure, Bertrand nous rappelle que "ce n'est pas lui qui clame", c'est la magie d'un groupe majeur, uni, où chacun emmène l'autre, les autres et le public dans une expérience sur le fil du rasoir, violente et douce, en fragile équilibre.
Testament, point final à l'aventure ou nouvelle pierre à l'édifice en contruction ? Il est trop tôt pour le savoir, mais en tout cas, ce double album sonne comme un cri de rage et d'espoir salutaire dans le paysage du rock français, un peu orphelin depuis 2 ans.
Tom

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